mercredi 27 mars 2013

Sexe faible, gouvernement faible


C'est avec plaisir qu'à l'aimable invitation de Monsieur Chouinard (qui, m'a-t-on dit, prépare son retour), je me joins au blogue des Amis de la Vérité afin d'y publier une chronique mensuelle. En espérant que ces modestes écrits auront quelque portée, quelque écho, quelque utilité en ces temps troublés qui sont les nôtres, où prolifèrent la débauche et la corruption, où le brave citoyen est à la merci de la rue, où l'on contredit chaque jour les lois de Dieu et de la nature...  F. Benelli

Le 4 septembre 2012, un peu moins de 32% des électeurs du Québec ont choisi, pour la toute première fois de leur histoire, de porter au pouvoir une femme. Moins du tiers de l'électorat, cela est bien peu; mais de toute évidence, en raison du chaos social qui déchire encore et toujours notre triste province, il n'en fallait pas plus.

Le choix de moins du tiers des électeurs du Québec.

Une femme au pouvoir, donc. On aurait certes pu s'attendre de nos amis les gauchistes, qui raffolent de ce genre de contes prétendument historiques, à ce que l'élection d'une première femme à la tête du Québec donne lieu à des cris de joie, des célébrations, du moins à quelque épanchement; nous n'avons qu'à nous rappeler l'hystérie suscitée par l'élection du mélanoderme Barack Obama. Mais, on en conviendra, la réaction du public fut relativement tiède. C'était une femme, certes; mais c'était le PQ, et c'était Marois. Une maigrelette fraction du peuple québécois aura néanmoins, en vertu des failles du système électoral, porté Pauline Marois et ses péquistes au pouvoir. Un peu plus de six mois plus tard, qu'en est-il?

La campagne électorale nous avait fait craindre le pire, et la suite ne laissait présager rien de mieux. Les frais de scolarité, contre toute raison, furent gelés et la loi 78, pourtant si efficace et nécessaire, fut abrogée; on voulut octroyer un poste de fonctionnaire assorti d’un contrat à vie à un homosexuel notoire; on projeta de fermer la centrale Gentilly-2, mettant à la rue près d'un millier de travailleurs. Fort heureusement, les boucliers du sens commun se sont bientôt levés et ont, semble-t-il, contribué à ralentir l'hémorragie. Confrontés à la réalité, les péquistes n'eurent d'autre choix que de renoncer à plusieurs de leurs rêves les plus outranciers, et à réduire, à juste titre, les dépenses superflues (la recherche universitaire, le transport adapté, le logement social, les garderies). Après avoir promis de saborder le Québec au nom de ridicules idéaux, le gouvernement Marois finit par reculer sur plusieurs dossiers. Gouvernant par essai et erreur, promettant une chose et en faisant une autre, avançant d'un pas, puis reculant de deux, le PQ a fait preuve, à l'image de celle qui le dirige, d'une mollesse toute féminine.

La nature a pourvu la femme de plusieurs talents.
Gouverner une nation, semble-t-il, n'en est pas un.

On remarquera que ce n’est pas un hasard si la très grande majorité des dirigeants, à travers l’histoire des nations, sont des hommes. Cela n’a rien à voir avec le sexisme; c’est en revanche un fait historiquement avéré, et inscrit dans la nature: le sexe faible, qui parvient à peine à gouverner un ménage, n’est pas fait pour gouverner un peuple entier. La turpitude du règne de Madame Marois nous en offre une preuve accablante.

Si l'ensemble des critiques dirigées contre ce gouvernement nous semblent fondées, l'on peut tout de même dire, d'une certaine manière, que la mollesse péquiste est salutaire, car elle freine malgré elle l'élan des forces gauchistes. Cela étant dit, une telle disposition, l'on s'en doute bien, n'est guère garante d'avenir. Et il ne faut jamais oublier que ce gouvernement, en plus d'être mou, instable et incapable même de rassembler ses éparses brebis, est un gouvernement minoritaire: à bien y songer, c'est peut-être l’unique raison pour laquelle le Québec n'a pas encore tout à fait sombré dans une médiocrité absolue. Qui sait où nous en serions aujourd’hui, s’il avait fallu qu’une femme soit portée au pouvoir dans un parti majoritaire?

Comment, alors, peut-on entrevoir l'avenir politique de cette province? À l’évidence, le statu quo est hors de question. Ne nous attardons pas, non plus, à ces partis embryonnaires et marginaux que sont Québec Solidaire, Option Nationale et leurs émules; certains semblent craindre leur émergence, mais il n'y a pas vraiment lieu de s'inquiéter de ces groupuscules éphémères, qui ne parviennent jamais à charmer qu'une poignée de rêveurs. Il est évident, par ailleurs, que la CAQ, cet étrange épouvantail, n'est pas la solution aux maux qui nous affligent; ces gens ne sont pas de gauche, sans doute, mais bien malin est celui qui saurait nous dire ce qu'ils sont, en vérité, sinon de vulgaires opportunistes qui plient dans le sens du vent et sont surtout concernés par leur image – des traits, encore là, dignes du sexe faible.

Nous ne surprendrons personne en affirmant qu'il est plus que souhaitable que le Parti Libéral du Québec, sous les auspices de Philippe Couillard, puisse régénérer ses forces, et que nous puissions, dans les meilleurs délais, remettre au pouvoir un parti fort et droit, ferme et énergique, qui seul saura redonner au Québec la colonne vertébrale dont il a tant besoin.